jeudi 8 septembre 2011

Gulai Bagar: curry d'agneau aux aubergines à l'indonésienne et repas au Garuda


(La découverte du restaurant Garuda, c'est plus bas sur cette page)

Un curry indonésien, de l'île de Sumatra pour être précis, découvert grâce au livre" Indonesian regional food and Cookery" de Sri Owen. C'est un curry crémeux et aromatique, peu piquant: il est riche en noix de coco, râpée et sous forme de lait de coco, ce qui tempère beaucoup les épices présentes. Il est donc bien équilibré et plaira à ceux qui redoutent les curry trop riches en piments. Pour nous il n'était pas vraiment assez relevé, mais j'avais prévu la chose et j'avais donc préparé un sambal terasi pour l'accompagner (voir plus bas): ce mélange de piments oiseaux et de pâte de crevettes est un concentré de capsaïcine, un régal! Pour accompagner le tout du riz cuit avec du lait de coco: et oui, en Indonésie, la noix de coco s'invite partout! ;-)


Ingrédients:

1kg d'agneau (tranches de gigôt pour moi)
600ml de lait de coco
2 cuill d'huile végétale
3 feuilles de kafir
3 clous de girofle
1 bâton de cannelle
4 cardamomes vertes
1 tige de citronnelle (coupée en trois tronçons légèrement écrasés)
10 petites aubergines rondes ou 1 aubergine de taille classique



Pour la pâte de curry:

6 cuill à soupe de noix de coco râpée (achetée congelée pour moi, mais fraîche ou sèche c'est bien aussi)
2 cuill à soupe de graines de coriandre
1/2 cuill à soupe de graines de cumin
6 noix de macadamia ou de 'candle nuts': je n'avais ni l'une ni l'autre, j'ai pris des noix de cajou)
2 oignons
5 piments rouges frais épépinés
4 gousses d'ail
2 cuill à soupe de gingembre haché
1 cuill à café de curcuma
1 pincée de muscade moulue
4 cuill à soupe de lait de coco épais (partie solide qui se trouve au dessus quand on on ouvre une boîte de lait de coco)
3 cuill à soupe d'eau de tamarin


Préparation:

Faites griller à sec, dans une poêle ou un wok, la noix de coco râpée, les graines de cumin et de coriandre et les noix de cajou (ou de macadamia si vous en avez) grossièrement hachées. Quand l'ensemble est doré et aromatique, versez dans un bol pour faire refroidir.


Mélangez ces ingrédients grillés à tous les autres ingrédients pour la pâte de curry et mixez jusqu'à obtenir une pâte la plus lisse possible (je le fais en deux fois en utilisant mon mixer-plongeur).


Dans une cocotte ou une grande sauteuse (cocotte en terre non vernie pour moi, ça apporte un délicieux arôme au plat), faites revenir la pâte de curry. Quand elle commence à grésiller après 8 minutes, ajoutez les deux cuill à soupe d'huile: faites encore revenir 2 minutes puis ajoutez l'agneau et les épices et 300ml de lait de coco (la partie la plus liquide et la moins concentrée, qui se trouve au fond de la boîte).
Faites mijoter 20 minutes, puis ajoutez la partie la plus épaisse du lait de coco. Après encore 30 minutes, ajoutez les aubergines et laissez cuire jusqu'à ce qu'elles soient tendre (20 minutes environ). Servez bien chaud, accompagné de riz au lait de coco et de sambal terasi si vous aimez quand ça pique!



Pour le Sambal terasi (condiment piment/pâte de crevettes)

5 piments oiseaux rouges
1/2 cuill à café de pâte de crevettes
1 gousse d'ail
1/2 cuill à café de cassonade
1 pincée de sel
1  cuill à café de jus de citron

Pilez tous les ingrédients au mortier pour obtenir une pâte, et c'est prêt! Servez en toute petite quantité, c'est très fort (mais délicieux!).


Pour le Nasi gurih (riz au lait de coco)

Riz basmati
Lait de coco

 Lavez le riz plusieurs fois jusqu'à ce que l'eau de rinçage soit claire.
Versez le lait de coco sur le riz et complétez avec de l'eau si besoin: j'utilise toujours la règle comme quoi le liquide doit monter 1,5cm au dessus du niveau du riz (épaisseur de ma phalange d'index). Je ne sale pas mon riz quand il accompagne un curry relevé mais si vous voulez ajoutez 1/2 cuill à café de sel.
Amenez à ébullition, couvrez, laissez cuire 14 minutes à feu très très doux, mélangez, couvrez à nouveau et laissez hors du feu pendant encore 10 minutes, voilà c'est prêt!

Bon appétit!



Mais peut-être n'avez vous pas le courage de rassembler tous les ingrédients et de mijoter tout ça... Vous serez alors heureux d'apprendre que vous pourrez déguster de délicieux plats authentiquement indonésiens au restaurant Garuda à Bruxelles!

Avec quelques blogueurs, nous avons été invités par le propriétaire, Sydney Houyoux à découvrir la cuisine du nouveau chef de l'établissement: Yudi Mochamat Yahya, venu d'Indonésie en passant par quelques grandes villes du monde.

Au menu : un bel assortiment de plats, préparés de façon la plus authentique possible, et ça sent! En apéro les classiques satés (brochettes) de poulet avec la sauce cacahouète (Bumbu Kacang, recette sur le blog).






 La volonté de Sydney et du chef est de faire découvrir la cuisine régionale indonésienne (menu changeant chaque mois). L'Indonésie compte plus de 17 000 îles, dont quand même 922 sont habitées, ce qui laisse place à une grande diversité!

 Du foie préparé à l'indonésienne: j'en ai mangé et même que c'était bon!


Vue la drache qui a arrosé Bruxelles ce soir-là, nous n'avons pas pu profiter du jardin et c'était bien dommage: on s'y croirait non?

 

Le riz jaune pour accompagner tout ça:


Le rendang, boeuf longuement mijoté dans du lait de coco avec des épices:


Petite sélection sur mon assiette, au centre le gado-gado, salade de légumes au bumbu kacang. Le boeuf en sauce noire en haut à gauche fut un de mes plats préférés, c'est du "Rawon daging", une recette que j'avais déjà repérée dans mes bouquins mais pour laquelle il manque les noix 'kluwek' qui donnent sa couleur au plat (j'aurai du demander au chef de m'en donner un peu! ;-)


Il y avait aussi du tempeh, cette préparation de haricots de soja fermentés en bloc (une alternative au tofu pour les végétariens aventureux), un curry aux oeufs, du calamar frit... bref un super assortiment aux goûts très distincts (mais peu pimenté: que les réticents à la cuisine piquante se rassurent!).

 Pour finir, le 'Garuda' qui donne son nom au restaurant, est un oiseau mythique de la mythologie hindouiste, qui est le véhicule de Vishnu, comme on le voit sur cette très belle sculpture du restaurant.
Souhaitons au restaurant 'Garuda' de voler loin et longtemps! ;-)

Merci à Sydney de nous avoir si gentiment reçu, et à Florence et Sophie d'Inoco d'avoir tout organisé!

16 commentaires:

  1. j'aime beaucoup ton article, merci pour ces recettes ! bonne journée

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  2. Bel article, excellente recette ! Tu nous as fait un doublé gagnant !
    Encore merci pour ta bonne humeur mardi. J'ai passé un excellent moment ;-)

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  3. citronnelle, coco et aubergine : je ne peux que craquer !

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  4. Quel travail!!...Une recette et un compte-rendu!!!...Et pas une petite recette en plus!!!

    Pfff!!...j'aurais du voir ça plus tôt!!...J'ai été en pélerinage culinaire sur Bxl aujourd'hui,...avec une halte au super marché asiatique près de la bourse!!...Dommage,parce que ça m'aurait bien plus de la refaire cette recette!!!

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  5. Oui enfin trouvé :p
    J'aime beaucoup ta recette, mais pas beaucoup l'agneau on peut changer avec autre chose ?

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  6. @Cro"K"Mou: tu peux essayer avec des morceaux de porc un peu gras (spiringue par exemple): ça devrait être bon aussi!

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  7. Humm... Je laisse mijoter le curry d'agneau aux aubergines, ça sent divinement bon, Dieu! C'est un enchantement pour les narines! Et bientôt pour mes papilles...

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  8. Je viens de découvrir ton blog, je reviendrais souvent!J'aime beaucoup la cuisine indonésienne un délice! Malheureusement je pense qu'on trouve moins de produits "exotiques" en France!

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  9. Bonjour,
    votre recette semble délicieuse, et les photos me mettent vraiment l'eau à la bouche!

    Je souhaiterais réaliser ce curry demain et j'ai quelques questions :
    1) "Faites mijoter 20 minutes, puis ajoutez la partie la plus épaisse du lait de coco", donc les 300 mL de lait de coco restant?
    2) qu'appelez-vous "eau de tamarin"? J'ai un pot de pâte de tamarin/tamarind paste. La purée a la consistance de confiture ou de crème de marron. Est-ce la même chose?

    Merci pour vos réponses,
    Cass

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    1. Bonjour Cass,
      Ravi que cette recette vous tente.
      Pour le lait de coco: oui, il s'agit bien des 300ml épais restant.
      Pour le tamarin: je le prépare à partir de tamarin séché que je fais ramollir dans de l'eau tiède. Pour votre pâte de tamarin, je la diluerai avec un peu d'eau chaude (2/3 de pâte, 1/3 d'eau) pour avoir une consistance équivalente.
      J'espère que ça vous plaira ;-)

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    2. Nous venons de finir de manger, et ce plat fut un véritable succès!
      J'ai mis 7 piments car nous aimons la nourriture relevée ; le lait de coco adoucit très bien le feu du piments. J'ai mis 2 CàS de pâte de tamarin car j'avais peur que la diluer lui donne un goût aqueux, mais je vous remercie pour votre conseil.

      Un grand merci pour cette recette, que je garde sous le coude!

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    3. Super! Content que ça vosu ait pu, et merci d'avoir laissé un petit mot ensuite: ça me fait toujours plaisir de savoir quand les recettes du blog sont testées!
      Bon weekend!

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  10. On peut souvent être dépité de la laideur du monde, pas la peine de prendre d’exemple... mais, il suffit de parcourir ce monde en cuisine - notamment sur ton blog, cher Syll - pour voir que l'être humain peut être aussi un créateur de beauté et un pourvoyeur de plaisir universel.
    Comment, donc, choisir le pays parfait en termes de gastronomie ? Impossible, tellement chaque région du globe a su, avec toute sa générosité, créer ses propres saveurs, chacune aussi parfaite que celles de sa voisine.
    L'Indonésie ? que de goûts merveilleux, téméraires ! une contrée, où l’on n'y hésite pas y à aller franco sur les saveurs.
    L'intérêt de suivre la page d'un blogueur, autant gourmet et curieux, que « chilihead », c'est que, quand on coche également ces cases, on n'a pas à redouter la fadeur : Tu as su anticiper le fait que le plat ne serait pas assez relevé (il ne l’est pas), en le rendant complice de ce bel apache de sambal terasi : tu parles que je t’ai suivi ! (même si, d’instinct j’ai utilisé le citron, par un citron vert pour ce dernier).
    Selle d'agneau pour moi ; ici. Un plat qui en raconte de belles - surtout avec son accompagnement de piment, et ce riz bien doux.
    PS : Bel article, avec l'évocation de plein d'autres recettes salivantes !

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    1. Je serais bien en peine également si on me demandait de choisir la cuisine d'un seul coin du monde: il y a tant de créativité à découvrir! L'avantage, comme ici, quand le piquant n'est pas dans le plat mais dans le condiment, c'est qu'on partager le repas avec des non-accros au piments: chacun dose à son goût!

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