Vu le passé colonial de le Belgique au Congo (si le sujet vous intéresse, je vous conseille la lecture de Congo, une histoire, de David Van Reybrouck), on trouve à Bruxelles de petites épiceries proposant des produits africains et congolais en particulier.
C'est dans une de ces épiceries, Bidia, ouverte il y a peu à Schaerbeek que j'ai trouvé du Fumbwa: des feuilles de Gnetum africanum, une liane du bassin du Congo, qu'on utilise pour préparer le plat du même nom. Les feuilles de fumbwa sont vendues en paquets, émincées et séchées. Même après cuisson, elles gardent de la texture et une certaine amertume, c'est ce qui fait l'intérêt de ce plat congolais populaire: la légère amertume du fumbwa fonctionne très bien avec la douceur du beurre de cacahuètes, et le tout est relevé avec des ingrédients classiques: tomates, ail, oignon et poisson fumé.
Le fumbwa (okok au Cameroun) est difficile à remplacer par un autre ingrédient: sa texture et son goût sont assez uniques et font son succès. Vous pouvez tenter de préparer des épinards en suivant la même recette: ce sera différent, mais l'association épinards-cacahuète peut être intéressante!
Ingrédients:
1 sachet de fumbwa (vendu séché et émincé, 150g environ)
1,5 litre d'eau
3 cuill à soupe de beurre de cacahuètes
50g de filet de poisson fumé séché (poisson chat ou autre, en épicerie africaine)
3 cuill à soupe d'huile de palme
1 bel oignon, émincé
3 gousses d'ail, émincées
1/4 de piment africain (scotch bonnet) haché
3 tomates coupées en dés ou une boîte de cubes de tomates
1 cube de bouillon (poulet, légume, boeuf au choix)
1 cuill à café de sel
Préparation:
Faites tremper le fumbwa dans un grand volume d'eau claire pendant 1h environ. Faites également tremper le poisson séché fumé dans de l'eau chaude.
Amenez 1,5 litre d'eau à ébullition, ajoutez le fumbwa rincé. Laissez mijoter sur feu moyen 10 minutes, puis ajoutez le beurre de cacahuètes, les tomates en dés, le poisson égoutté et émietté et le sel.
Pendant que le tout mijote, faites revenir oignon, ail et piment dans l'huile de palme jusqu'à ce qu'ils soient tendres. Ajoutez le tout dans la casserole de fumbwa, avec le cube de bouillon et le sel.
Laissez mijoter tranquillement 1h environ. Goûtez, rectifiez l'assaisonnement et servez chaud, avec par exemple du fufu, du riz ou du manioc vapeur.
J'ai hâte de goûter et de découvrir ce magasin :-)
RépondreSupprimerC'est petit et il pourrait y avoir plus de choix de produits, mais pour les feuilles fraîches (amaranthe, hibiscus) c'est intéressant!
SupprimerIntéressant de lire une recette congolaise un peu trop "exotique " pour moi, je préfère celle des bretzels cannelle/piment...Mais je fais plein d'autres recettes tirées de ton blog, il y a du choix.
RépondreSupprimerJ'hésite toujours à publier ces recettes avec des ingrédients inaccessibles au plus grand nombre, mais je me dis que ces cuisines méritent d'être à l'honneur aussi et que peut-être les ingrédients peu communs d'aujourd'hui seront partout demain! ;-)
SupprimerAllez, promis, vendredi je propose une recette avec des ingrédients plus classiques (ou pas ;-) ).
Merci pour cette recette, j'apprécie beaucoup.
SupprimerC'est étonnant comme le passé colonial revient dans la cuisine. Mes amis anglais cuisinent aussi souvent du curry que moi, qui suis française, du couscous. Et les Belges ont des souvenirs congolais.
RépondreSupprimerTu me donnes envie d'aller voir de plus près dans les épiceries africaines près de chez moi.
Rien qu'en lisant tes recettes, on est ailleurs. Merci de nous donner cela.
Le passé colonial n'a rien de glorieux, mais laisse effectivement des traces et des liens forts. Il ne faut pas hésiter à visiter les épiceries africaines et à poser des questions, c'est parfois un peu intimidant, mais on a toujours quelque chose à apprendre!
SupprimerA bientôt pour d'autres découvertes!
Vous avez tout à fait raison.
SupprimerRecette qui ne demande qu'à être testée.
RépondreSupprimerHop, yapluka! (à condition de trouver le fumbwa, donc).
SupprimerMerci pour ce pas à pas très clair ! Je vais tester cette recette pour mon mari congolais :)
RépondreSupprimerAvec plaisir! J'espère que ça lui évoquera le pays!
SupprimerOù sont passées les tomates dans la recette ?
RépondreSupprimerOups, désolé, un oubli. Je les ajoute en même temps que le beurre de cacahuètes. Je rectifie.
SupprimerC'est ce que j'ai fait 😁. Super bonne la recette !
SupprimerAh top, merci pour le retour!
SupprimerC normal que les feuilles sont durs, j'ai fait cuire même 2h mais les feuilles ne sont pas fondantes elles demandent beaucoup de mache
RépondreSupprimerOui, c'est normal, comme je dis en introduction, les feuilles cuites gardent texture et amertume. Ce n'est pas quelque chose à quoi on est habitué, mais je pense que c'est ce qui fait la différence dans cette recette.
SupprimerMerci pour l'info. J'ai encore tellement à découvrir sur les nombreuses cuisines d'Afrique !
RépondreSupprimerBonjour, merci pour ce bon plat de l'Afrique central. Le fumbwa ce trouve dans la plupart des épiceries exotiques en france. J'en trouve très facilement 😉. Le partage culinaire est très important je trouve, on y fais de très belles découvertes.
RépondreSupprimerAh, merci Nina, je ne savais pas que c'était si répandu. Oui, c'est important de partager: la cuisine rapproche les gens!
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