vendredi 16 septembre 2011

Daigaku Imo: patate douce frite et sucrée à la japonaise


J'ai déjà proposé ici une recette de patate douce frite et sucrée à la japonaise, dans l'espoir de ressusciter le souvenir de celles mangées à la gare d'Ebisu à Tokyo. La version que j'avais alors préparée était très bonne, mais mon confite que celle de mon souvenir.
Et puis il y a quelques temps, j'ai reçu en cadeau (merci Paul! ;-) un livre de cuisine végétarienne et végétalienne japonaise: "Kansha" de Elizabeth Andoh, avec une recette différente pour ces "daigaku imo". J'ai par l'occasion appris que si "imo" signifie patate douce, "daigaku" signifie université, et que ce snack est ainsi surnommé car il est vite devenu très populaire chez les étudiants japonais.
La version proposée par Elizabeh Andoh est en fait tirée d'une émission matinale de la télé japonaise "Hanamaru Market" où cette version plus légère et très rapide fut proposée en 2008.
C'est un régal et en plus, ici, il n'y a pas besoin de frire puis de confire: tout se fait dans la même sauteuse, en une seule étape.
La garniture traditionnelle est du sésame noir, mais je n'en avais pas en stock, donc j'ai utilisé du sésame blanc grillé.



Ingrédients:

2 patates douces à peau violette, coupées en morceaux irréguliers de 2-3 cm
90g de sucre
60ml d'huile végétale
2 cuill à soupe d'eau
1 cuill à café de sauce soja
1 cuill à café de vinaigre de riz
1/2 cuill à café de sel
sésame (noir si vous en avez)


Préparation:

Dans une grande sauteuse, faites chauffer ensemble huile, sucre, eau, sauce soja, vinaigre et sel. Mélangez pour émulsionner le tout. Quand ça bouillonne, ajoutez les morceaux de patate douce en une seule couche. Couvrez avec un 'couvercle' rond découpé dans du papier sulfurisé (pour éviter l'évaporation), posé directement sur les morceaux de patate douce. Laissez mijoter 3 minutes, puis couvrez la sauteuse avec son couvercle (tout en laissant le papier sulfurisé).



Après 10 minutes, vérifiez la cuisson: un cure-dent doit s'enfoncer sans rencontrer de résistance dans les morceaux de patate douce. Si besoin poursuivez la cuisson à couvert quelques minutes encore.
Quand les morceaux sont tendre, enlevez les couvercles  et continuez la cuisson 5 minutes environ: le sucre aura alors commencé à caraméliser au fond de la poêle.
Retirez les morceaux de patate douce à l'aide d'un cure-dent et disposez les en une seule couche sur une assiette. Saupoudrez de sésame et laissez refroidir.
Consommez de préférence le jour-même.


Bon appétit!

lundi 12 septembre 2011

Souvenir d'Islande: magret de guillemot et pomme de terre au caramel

 

Le guillemot est un oiseau marin de la famille des alcidées, ce qui en fait un cousin des pingouins et des macareux. Nous l'avons mangé au restaurant Bautinn à Akureyri, qui à l'avantage d'être un restaurant bon marché (soupe et salade-bar compris dans le prix) mais qui n'est pas un haut lieu de gastronomie.
Pour en revenir au guillemot, les magrets étaient servis comme du gibier avec airelles et sauce brune. Et c'est vrai que le goût est fort, vraiment comme du gibier... Comme je ne suis pas un grand amateur de gibier, et bien je n'ai pas trop aimé.
Autre curiosité sur l'assiette: des pommes de terre au caramel, spécialité islandaise sans doute venue du Danemark, ou les 'brunede kartofler' font parties du repas de Noël. Parfait pour un grand amateur de patates comme moi, ça m'a plus plut que le guillemot! ;-)

jeudi 8 septembre 2011

Gulai Bagar: curry d'agneau aux aubergines à l'indonésienne et repas au Garuda


(La découverte du restaurant Garuda, c'est plus bas sur cette page)

Un curry indonésien, de l'île de Sumatra pour être précis, découvert grâce au livre" Indonesian regional food and Cookery" de Sri Owen. C'est un curry crémeux et aromatique, peu piquant: il est riche en noix de coco, râpée et sous forme de lait de coco, ce qui tempère beaucoup les épices présentes. Il est donc bien équilibré et plaira à ceux qui redoutent les curry trop riches en piments. Pour nous il n'était pas vraiment assez relevé, mais j'avais prévu la chose et j'avais donc préparé un sambal terasi pour l'accompagner (voir plus bas): ce mélange de piments oiseaux et de pâte de crevettes est un concentré de capsaïcine, un régal! Pour accompagner le tout du riz cuit avec du lait de coco: et oui, en Indonésie, la noix de coco s'invite partout! ;-)


Ingrédients:

1kg d'agneau (tranches de gigôt pour moi)
600ml de lait de coco
2 cuill d'huile végétale
3 feuilles de kafir
3 clous de girofle
1 bâton de cannelle
4 cardamomes vertes
1 tige de citronnelle (coupée en trois tronçons légèrement écrasés)
10 petites aubergines rondes ou 1 aubergine de taille classique



Pour la pâte de curry:

6 cuill à soupe de noix de coco râpée (achetée congelée pour moi, mais fraîche ou sèche c'est bien aussi)
2 cuill à soupe de graines de coriandre
1/2 cuill à soupe de graines de cumin
6 noix de macadamia ou de 'candle nuts': je n'avais ni l'une ni l'autre, j'ai pris des noix de cajou)
2 oignons
5 piments rouges frais épépinés
4 gousses d'ail
2 cuill à soupe de gingembre haché
1 cuill à café de curcuma
1 pincée de muscade moulue
4 cuill à soupe de lait de coco épais (partie solide qui se trouve au dessus quand on on ouvre une boîte de lait de coco)
3 cuill à soupe d'eau de tamarin


Préparation:

Faites griller à sec, dans une poêle ou un wok, la noix de coco râpée, les graines de cumin et de coriandre et les noix de cajou (ou de macadamia si vous en avez) grossièrement hachées. Quand l'ensemble est doré et aromatique, versez dans un bol pour faire refroidir.


Mélangez ces ingrédients grillés à tous les autres ingrédients pour la pâte de curry et mixez jusqu'à obtenir une pâte la plus lisse possible (je le fais en deux fois en utilisant mon mixer-plongeur).


Dans une cocotte ou une grande sauteuse (cocotte en terre non vernie pour moi, ça apporte un délicieux arôme au plat), faites revenir la pâte de curry. Quand elle commence à grésiller après 8 minutes, ajoutez les deux cuill à soupe d'huile: faites encore revenir 2 minutes puis ajoutez l'agneau et les épices et 300ml de lait de coco (la partie la plus liquide et la moins concentrée, qui se trouve au fond de la boîte).
Faites mijoter 20 minutes, puis ajoutez la partie la plus épaisse du lait de coco. Après encore 30 minutes, ajoutez les aubergines et laissez cuire jusqu'à ce qu'elles soient tendre (20 minutes environ). Servez bien chaud, accompagné de riz au lait de coco et de sambal terasi si vous aimez quand ça pique!



Pour le Sambal terasi (condiment piment/pâte de crevettes)

5 piments oiseaux rouges
1/2 cuill à café de pâte de crevettes
1 gousse d'ail
1/2 cuill à café de cassonade
1 pincée de sel
1  cuill à café de jus de citron

Pilez tous les ingrédients au mortier pour obtenir une pâte, et c'est prêt! Servez en toute petite quantité, c'est très fort (mais délicieux!).


Pour le Nasi gurih (riz au lait de coco)

Riz basmati
Lait de coco

 Lavez le riz plusieurs fois jusqu'à ce que l'eau de rinçage soit claire.
Versez le lait de coco sur le riz et complétez avec de l'eau si besoin: j'utilise toujours la règle comme quoi le liquide doit monter 1,5cm au dessus du niveau du riz (épaisseur de ma phalange d'index). Je ne sale pas mon riz quand il accompagne un curry relevé mais si vous voulez ajoutez 1/2 cuill à café de sel.
Amenez à ébullition, couvrez, laissez cuire 14 minutes à feu très très doux, mélangez, couvrez à nouveau et laissez hors du feu pendant encore 10 minutes, voilà c'est prêt!

Bon appétit!



Mais peut-être n'avez vous pas le courage de rassembler tous les ingrédients et de mijoter tout ça... Vous serez alors heureux d'apprendre que vous pourrez déguster de délicieux plats authentiquement indonésiens au restaurant Garuda à Bruxelles!

Avec quelques blogueurs, nous avons été invités par le propriétaire, Sydney Houyoux à découvrir la cuisine du nouveau chef de l'établissement: Yudi Mochamat Yahya, venu d'Indonésie en passant par quelques grandes villes du monde.

Au menu : un bel assortiment de plats, préparés de façon la plus authentique possible, et ça sent! En apéro les classiques satés (brochettes) de poulet avec la sauce cacahouète (Bumbu Kacang, recette sur le blog).






 La volonté de Sydney et du chef est de faire découvrir la cuisine régionale indonésienne (menu changeant chaque mois). L'Indonésie compte plus de 17 000 îles, dont quand même 922 sont habitées, ce qui laisse place à une grande diversité!

 Du foie préparé à l'indonésienne: j'en ai mangé et même que c'était bon!


Vue la drache qui a arrosé Bruxelles ce soir-là, nous n'avons pas pu profiter du jardin et c'était bien dommage: on s'y croirait non?

 

Le riz jaune pour accompagner tout ça:


Le rendang, boeuf longuement mijoté dans du lait de coco avec des épices:


Petite sélection sur mon assiette, au centre le gado-gado, salade de légumes au bumbu kacang. Le boeuf en sauce noire en haut à gauche fut un de mes plats préférés, c'est du "Rawon daging", une recette que j'avais déjà repérée dans mes bouquins mais pour laquelle il manque les noix 'kluwek' qui donnent sa couleur au plat (j'aurai du demander au chef de m'en donner un peu! ;-)


Il y avait aussi du tempeh, cette préparation de haricots de soja fermentés en bloc (une alternative au tofu pour les végétariens aventureux), un curry aux oeufs, du calamar frit... bref un super assortiment aux goûts très distincts (mais peu pimenté: que les réticents à la cuisine piquante se rassurent!).

 Pour finir, le 'Garuda' qui donne son nom au restaurant, est un oiseau mythique de la mythologie hindouiste, qui est le véhicule de Vishnu, comme on le voit sur cette très belle sculpture du restaurant.
Souhaitons au restaurant 'Garuda' de voler loin et longtemps! ;-)

Merci à Sydney de nous avoir si gentiment reçu, et à Florence et Sophie d'Inoco d'avoir tout organisé!

lundi 5 septembre 2011

Souvenir d'Islande: agneau fumé et terrine d'agneau


Petit déjeuner à la ferme, c'est quand même autre chose que les céréales qu'on a mangé pendant le reste du voyage! Sur le chemin du retour entre le nord et Reykjavik, on a passé une nuit dans un cottage dans une ferme. Une ferme d'élevage ovin, ce qui est assez représentatif, car si on a bien vu des vaches dans le nord, celles-ci sont surtout élevées pour le lait (les islandais consomment peu de viande bovine), alors que des moutons, nous en avons des tonnes en voyageant! D'ailleurs les rayons des supermarchés islandais sont remplis de viande d'agneau, et on les comprends car la viande de ces adorables agneaux gambadant en plein air est tout simplement délicieuse.

Pour en revenir à notre petit déjeuner, outre un délicieux 'banana bread' et du pain de seigle, la maîtresse de maison nous a donc servi de l'agneau au petit déjeuner, sous deux formes: d’abord une terrine très tendre et très douce, et ensuite de l'agneau fumé. On avait déjà acheté de l'agneau fumé en supermarché pour garnir nos sandwiches, mais là ça n'avait rien avoir: un régal!

En bonus, une photo des agneaux qui ont dormi devant notre cottage cette nuit-là et qui finiront en petit déjeuner l'année prochaine! ;-)


mercredi 31 août 2011

Sandesh royal, comme au Bengale.


Qu'est ce qu'on peut bien faire en cuisine avec 2 litre de lait, 100g de sucre et un citron? Pas grand chose selon vous? Et bien non, avec ces simples ingrédients on peut préparer une délicieuse sucrerie indienne, le sandesh. Si en plus vous avez en stock du safran, de la cardamome, des pistaches et de l'eau de rose, alors là, c'est fête, car vous pouvez préparer du sandesh royal!
La technique de départ est la même que pour la recette des chamchams (que j'aurais du plus correctement appeler rasgullas je pense), c'est à dire la préparation de chenna: lait entier caillé et égoutté. Ensuite la technique diffère un peu, mais ce n'est vraiment pas compliqué, laissez vous tenter!


Ingrédients:

2 litres de lait entier (non UHT de préférence)
4 cuill à soupe de jus de citron (ou 1 cuill à café d'acide citrique)
100g de sucre
les graines de 6 cardamomes vertes
1 bonne poignée de pistaches grossièrement hachées
1 pincé de filaments de safran
1 cuill à café d'eau de rose




Préparation:

Amenez le lait à ébullition, ajoutez le jus de citron (ou l'acide citrique dissous dans un peu d'eau) pour faire cailler le lait. Prélevez le caillé, rincez et égouttez pendant 30 minutes environ (pour plus de détails, vois la recette des rasgullas). Séchez un peu le chenna ainsi obtenu avec du papier absorbant, puis pétrissez pendant environ 10 minutes sur votre plan de travail en écrasant bien le fromage pour en éliminer le maximum de grains: le but est d'obtenir une texture la plus lisse possible. Ajoutez ensuite le sucre (en deux fois, en pétrissant entre les deux), et si vous faites le sandesh royal, les graines de cardamome grossièrement pilées et les filaments de safran.
Transférez le sandesh sucré dans une poêle à fond épais et placez sur le feu le plus faible que vous ayez (au besoin utilisez un diffuseur de chaleur): un feu trop fort risquerait de rendre le sandesh granuleux. Faites chauffer à feu très doux, donc, en remuant régulièrement pendant environ 10 minutes. La pâte devrait alors avoir commencez à épaissir un peu (elle va de te toute façon solidifier en refroidissant). Retirez du feu, transférez la pâte sur une plaque légèrement beurrée et façonnez la en un pavé de 15*10cm environ (épaisseur de 2 cm). Quand le pavé est tiédi, ajoutez les pistaches hachées en appuyant un peu pour les faire adhérer. Une fois refroidi, coupez le sandesh en cubes, et parfumez ceux-ci de quelques gouttes d'eau de rose (si vous préférez des petites bouchées plus traditionnelles, vous pouvez façonnez le sandesh encore tiède en petites boules de la taille d'une noix, que vous écrasez légèrement avant de creuser un petit puit avec votre pouce, parfumez d'eau de rose du bout des doigts, puis garnissez de pistaches hachées..).
Consommez à température ambiante, et conservez au frigo dans une boite hermétique pendant 5 jours environ.

Bon appétit!


lundi 29 août 2011

Souvenir d'Islande: Skyr


Pour nous les vacances cette année, c'était l'Islande, pour la deuxième fois même, car c'est un pays qu'on adore. A priori l'Islande n'est pas un pays connu avant tout pour pour ses spécialités gastronomiques, mais pourtant on y découvre pas mal de produits originaux et délicieux que je vais vous faire découvrir pendant quelques semaines, comme je l'avais déjà fait pour le Japon.

A tout seigneur tout honneur, je commence par mon produit islandais fétiche, celui que j'ai consommé tous les jours pendant notre voyage: le Skyr! C'est un produit laitier très crémeux mais qui est pourtant très léger car produit à partir de lait écrémé, par fermentation et coagulation. On le trouve nature ou bien sucré, en grand pot ou en petit (avec une cuillère pour le manger sur le pouce), aromatisé ou non. Il existe également maintenant en version 'à boire'.

Moi qui suis un grand amateur de produit laitier, je suis vite devenu accroc à cette texture intense, avec d'autant plus de plaisir que le skyr ne contient quasiment pas de matière grasse. Mon préféré est celui à la vanille de la marque Kea (produit dans le nord, dans la région d'Akureyri).

Le skyr se consomme tel quel mais peut également être utilisé en cuisine: j'ai goûté une délicieuse 'skyr brûlée' a restaurant 3 frakkar à Reykjavik, et Halla, une amie islandaise nous a régalé d'une pavlova au skyr: skyr et crème fouettée sur un lit de meringue: on s'est battu pour les dernières miettes! ;-)



Bref, pour moi le Skyr n'a qu'un seul défaut: il est introuvable sur le continent. A ce propos si quelqu'un qui lit ceci sait où en trouver en Europe continentale, faites le moi savoir, vous aurez ma gratitude éternelle! ;-)

vendredi 26 août 2011

Cocktail 'Old Fashioned' comme Don Drapper


Si comme moi vous aimez l'excellente série "Mad Men" vous aurez remarqué que dans cette série, ça picole sec: au boulot, à la maison, ils n'arrêtent pas. Don Draper le personnage principal de la série boit principalement du whisky au bureau et à la maison, mais quand il sort en ville, il commande un 'Old fashioned". Alors si vous voulez vous croire sur Madison avenue dans les années 60 l'espace d'un cocktail, faites comme Don, adoptez le Old Fashioned!


Ingrédients (par verre):


1 sucre en morceau
angostura (un bitter aromatique aux plantes, en vente chez les bons fournisseurs d'alcool)
whisky

glaçons
2 cerises maraschino


Préparation:

Placez le morceau de sucre au fond du verre (idéalement un verre 'old fashioned' légèrement évasé, mais un verre à whisky fera parfaitement l'affaire). Arrosez d'angostura jusqu'à saturez le morceau de sucre, ajoutez une cuill. à café d'eau et écrasez le sucre au pilon (ou au stoemper si vous en avez un! ;-) jusqu'à dissoudre les grains de sucre le plus possible. Remplissez le verre d'au moins 4 glaçons, ajoutez les cerises maraschino et complétez de whisky. Mélangez délicatement à la cuillère et servez bien glacé (vous pouvez également ajouter une tranche fine d'orange et un zeste torsadé de citron pour le service).

Cheers!


lundi 22 août 2011

Poulet aux piments jaunes à la péruvienne: "aji de gallina"


Un peu de cuisine péruvienne pour changer? C'est une cuisine fascinante pas ses influences variées: des techniques et des influences chinoises, italiennes, japonaises se mélangent aux bases de la cuisine 'criolla'  plus ancienne (criollo "créole" était le terme utilisé par les colons espagnols pour désigner les personnes nées en Amérique, mais d'origine européenne) et des cuisines traditionnelles andines ou amazoniennes.
Après avoir préparé plusieurs fois la carapulcra aux pommes de terre séchées, un plat que j'adore, cette fois c'est un aji de gallina que j'ai choisi. "Aji" = piment, "gallina" = poule, donc le nom de la recette "poulet aux piments" est assez vague pour recouvrir une multitude de recettes à partir de ces deux ingrédients. J'ai trouvé cette recette dans le très intéressant 'The exotic Kitchens of Peru'.
La recette est originale car la sauce est faite à partir de pain trempé et de lait concentré: combiné au mélange très classique ail-piment, ça donne un plat crémeux et très savoureux. J'ai utilisé des piments jaunes péruviens en boîte (aji amarillo), emblématiques de la cuisine péruvienne, mais je suis sur que ce sera délicieux avec n'importe quel piment frais ou réhydraté.
La garniture classique serait un lit de pomme de terre des feuilles de laitues, avec des olives noires et des tranches d’œuf dur.  J'ai juste utilisé des olives noires et j'ai également ajouté des petits pois à la sauce pour ne pas avoir à préparer des légumes à côté, et c'était une très bonne association!


Ingrédients:

4 blancs de poulet (poulet fermier conseillé pour avoir une très bon bouillon)
4 piments jaunes péruviens (aji amarillo) frais ou en boîte (ou autre piment de votre choix)
2 gousses d'ail
2 oignons
3 cuill à soupe d'huile végétale
5 tranches de pain blanc (format "pain de mie")
1 boîte de lait concentré (non sucré bien sûr)
petits pois congelés (facultatif)
olives noires pour garnir




Préparation:


Couvrez les blancs de poulet d'eau, salez et amenez à ébullition, en écumant si besoin. Laissez mijoter 10 minutes à couvert, puis laissez refroidir les blancs de le bouillon.Gardez le bouillon, et effilochez les blancs refroidis. Faites tremper la mie des tranches de pain (sans la croûte) dans 1/2 litre du bouillon réservé, puis mixer pour obtenir un liquide blanc soyeux.




Mixez ensemble les piments pelés et épépinés, l'ail gratté et les oignons, pour obtenir une pâte homogène.
Faites chauffer l'huile dans une grande sauteuse puis ajoutez la pâte ail-piment-oignon; faites revenir 5 minutes en remuant régulièrement, puis ajoutez le bouillon mixé au pain et lait concentré. Faites mijoter 5 minutes, puis ajoutez le poulet effiloché et les petits pois congelés. Faites mijoter quelques minutes jusqu'à ce que les petits pois soient cuits. Poivrez et ajustez l’assaisonnement en sel (le bouillon était déjà salé). Servez garni de rondelles d'olives noires, par exemple avec un riz blanc.


Bon appétit!

jeudi 18 août 2011

Dîner "Indian street food" @ "De Pastorale" : quand Apolina Fos cuisine chez Bart de Pooter...


Comment ai-je pu me retrouver à manger avec les doigts de délicieux Vada Pav préparés par une amie dans le restaurant doublement étoilé de Bart de Pooter?
Tout a commencé lors de notre dîner au Cube (mais si souvenez-vous: Apolina avait mis un sari, et moi un noeud papillon! La preuve en vidéo). Le Cube n'étant conçu que pour 18 personnes, le chef, Bart de Pooter, avait l'occasion de venir en toute simplicité bavarder avec ses invités. C'est ainsi qu'il avoua à Apolina qu'il ne connaissait pas la cuisine indienne, ce à quoi elle répondit bien évidemment du tac au tac en riant: "et bien, je pourrais cuisiner pour vous! ;-)". Quelques minutes plus tard, Bart décide de la prendre au mot et l'invite à venir cuisiner pour lui dans son restaurant "De Pastorale": les agendas sont sortis, la date est fixée, Bart téléphone directement te réserve une table pour 20 personnes dans son propre restaurant (et oui, en plus Apolina peut inviter quelques blogueurs avec elle!): et le tour est joué!



Et voilà comment 2 mois plus tard, je me suis retrouvé avec quelques camarades blogueurs ( Isa, Fanny, Marion, Grégory, Manu, Ness, Philou, Françoise, Sandro, Sophie, Delphine, Fabrice, Marc) et des journalistes invités par Bart de Pooter, à Reet dans ce très joli restaurant où on est accueilli par une statue dorée, œuvre de Jan Fabre qui rit quand on passe devant: effet surprenant! ;-)
A part la statue, le cadre est sobre: grande demeure au style épuré. A l'intérieur, on retrouve le goût de Bart de Pooter pour l'Art contemporain: des grandes oeuvres d'Arne Quinze habitent l'espace, y compris dans la salle dans laquelle nous mangerons.





En guise d'apéritif, Apolina nous accueille avec un lassi salé à base de yaourt battu, auquel sont ajoutés des graines de moutarde et des feuilles de curry frites: très rafraîchissant en cas de grosses chaleurs à Bombay! ;-)


 Pour les hors d’œuvres, c'est Bart de Pooter qui prend la main, avec des moules en gelée de jus de moule, accompagnées de sauce au miso et d'un croquant aux algues:



suivi d'un couteau d'Ecosse délicieusement frais à la crème de riz pandan, au chutney de coriandre et riz soufflé.


Ensuite Apolina revient aux commandes pour une découverte de quelques spécialités 'Street Food', qu'on peut trouver partout dans les rues de Bombay.  Les goûts sont authentiques, mais la présentation en a été revue pour avoir sa place dans un restaurant gastronomique, et c'est très réussi!
Le toute fut d'abord servi avec une bière 'Taras Boulba' de la deuxième brasserie bruxelloise en activité : la Brasserie de la Senne, une brasserie de vrais passionnés. Par la suite des vins allemands nous serons proposés, sauf pour le ris de veau, qui sera accompagné d'un Bourgogne.

Vada Pav: pain et boulette de pomme de terre frite en beignet, avec un très savoureux chutney sec à la cacahouète, noix coco, ail et piment. A déguster avec les doigts, ce fut mon coup de coeur de la soirée:



Pav Bahji: ça, je connaissais déja, et j'aime beaucoup. J'ai même acheté le mélange d'épices Pao Bahji, et j'en fait de temps à autre, en version plus ou moins authentique: il s'agit d'un stoemp de légumes et de pomme de terres, epicé et servi avec du pain frit:



Bhel Puri: mélange de riz soufflé, d'épices, de chutney et de légumes crus (concombre, oignon, tomate), il faut le manger très vite avant que le riz ne ramollisse: très savoureux et léger! A noter que si on ne veut pas préparer son Bhel puri soi-même, on trouve au Cash&Carry à Bruxelles, des petits pots tout prêts: il suffit de mélanger chutney et riz dans le bol en plastique: on secoue et c'est prêt: ce n'est pas aussi bon, mais ça fait une mini-collation vite prête!




Sev Batata Puri: petit disque de pain croquant, garni de pomme de terre, de mangue fraîche et de deux chutneys (tamarin et coriandre je pense). Le sev ce sont les petits vermicelles de farine de pois chiche.




Ragda pattice: curry de pois séchés, servi avec un chutney et des idlis, ces petits coussins tendres à la farine de riz et de lentilles, que je prépare de temps à autre en accompagnement.



Pani Puri: le clou du spectacle: ces petites coques de pâte frite sont percées du bout du doigt: on y met un mélange de graines germées, de chutneys, et juste au moment de consommer, on verse le pani, un liquide à base de tamarin, de sel noir et d'épices: on met le tout en bouche très très vite et on savoure très très vite l'explosion de saveurs!



Après tout cela, je serai volontiers passé directement au dessert, mais Bart de Pooter est revenu à la charge avec tout d'abord un bar de ligne poêlé, au fenouil et graines de fenouil:



puis des ris de veau servi avec une tranche de tête de veau, un flan de moelle et une variation autour de la tomate (cru, en chutney, en ketchup, etc...). A priori pas la plat qui m'attirait le plus, mais en fait ce fut délicieux, toutes les saveurs s'accordaient à merveille.


Enfin, en dessert, des framboises fourrées chocolat blanc/fromage de chèvre, avec une mousse de framboise et un sorbet de basilic: très frais et très léger, super agréable:




Il nous restait encore un peu de place pour les mignardises et la mangue pakistanaise, avant de prendre une petite tisane pour faire descendre tout ça! ;-)



Je crois que rien qu'à voir les photos, vous réalisez à quel point cette soirée fut réussie. Bart de Pooter est très sympathique et généreux, et même s'il peut être dur en cuisine, Apolina affichait une belle complicité avec lui. Le street food indien revisité façon assiette étoilée, c'est top!
Merci mille fois à tous les deux pour cette soirée unique!
Merci aux équipes de "De Pastorale" dont la très sympathique Liselote que nous avions déjà rencontré au Cube.

Merci aussi à Dom, le mari d'Apolina, qui l'a bien épaulée en cuisine (il est chef, ça aide! ;-)

En conclusion, des soirées comme ça, Apolina, Bart, c'est quand vous voulez pour en faire d'autres: on n'a effleuré qu'une toute petite partie de la cuisine indienne cette fois, hein! ;-)