vendredi 22 mai 2015

Le Mojito d'Un Peu Gay dans les Coings et les 250 ans de la distillerie Saint-James



Comme vous le savez si vous me suivez régulièrement, je suis fan de cocktails, j'en prépare toutes les semaines. Souvent quand je parle cocktail à des gens ils me répondent 'mojito', comme si c'était le seul cocktail qui existe: ça m'énèrve un peu, car il y a tellement d'autres cocktails intéressants à découvrir, pourquoi rester coincé au mojito.

Le graal: la cuvée 250ème anniversaire de Saint-James: Waow!

Mais je vous l'accorde, un mojito, quand il est bien préparé, ça peut être vraiment bon. Il y a peu j'ai eu la chance d'assister à un évènement pour les 250 ans (rien que ça!) de la distillerie martiniquaise Saint-James. Au menu du jour: un mojito, forcément (que j'ai trouvé un peu trop sucré) des plats inspirés par le thème 'mojito' préparés par Florence de Loft Kitchen (dont un sympathique ceviche) et surtout une dégustation de vieux rhum Saint-James, dont en exclusivité l'édition '250ème anniversaire', mélange incroyable de plusieurs vieux rhums: 'le petit Jésus en culotte de velours' comme dirait mon papa ;-) A 800 euros la bouteille il ne sera pas pour tout le monde, mais les cuvées 1765  et Quintessence sont plus abordabless et délicieuse aussi.


Tout ça m'a donné envie de préparer un mojito à la maison, mais en la faisant à ma façon: pas de sucre, mais du miel de romarin, pas de menthe mais de la cataire du jardin (nepeta cataria, qui rend certains chats gagas) et surtout un peu de bitter pour équilibrer la douceur du miel et de la cataire: parfait!



Ingrédients, par personne:

50ml de rhum
un demi citron vert
5 grandes feuilles de cataire (nepeta cataria) (ou 10 feuilles de menthe)
1,5 cuill à café de miel de romarin
1 trait de bitter
eau gazeuse


Préparation:

Coupez le demi citron vert en 4 dans la longueur. Dans un grand verre, écrasez au pilon les feuilles de cataire (ou de menthe) avec 2 morceaux de citron vert, le miel et le trait de bitter. Ajoutez le rhum,  les deux morceaux de citron vert restants, écrasez les à leur tour, ajoutez des glaçons ou de la glace pilée, mélangez à la cuillère et complétez avec de l'eau gazeuse.

Santé!


mardi 19 mai 2015

Stoemp au chou vivace de Daubenton, sauce Blackwell à l'indienne et visite chez Mme Chapeau



Aimez-vous le stoemp? Moi, j'adore. En France, pour faire chic, on dirait 'écrasée de pommes de terre', mais en Belgique, on ne fait pas de chichis, on dit 'stoemp' et tout le monde sait qu'on parle de pommes de terres écrasées (mais pas complètement en purée, il faut qu'il y ait quelques morceaux) avec un autre légumes et parfois du fromage ou des lardons également.
 

Dans sa version la plus rustique, le stoemp est traditionnellement servi avec une bonne saucisse paysanne, et une sauce au jus de viande. Pour la recette que je vous propose aujourd'hui, j'ai remplacé la saucisse géante par de petites Cumberland (je suis passé chez Marks and Spencer qui a finalement réouvert à Bruxelles), j'ai agrémenté mes pommes de terre de chou vivace de Daubenton, une variété ancienne qui se plait bien au jardin, et pour la sauce, je me suis inspirée de la délicieuse sauce Blackwell goûté chez Mme Chapeau.



Mme qui? Madame Chapeau, un petit resto sympathique qui vient d'ouvrir, et qui porte le nom d'un personnage bien connu du folklore bruxellois. On y mange du stoemp de façon un peu plus chic qu'à l'habitude. On y choisi son stoemp, ses protéines (saucisse de porc, de canard, steak, filet de poisson, feta pour les végés, voire même du homard pour les flambeurs!) et sa sauce. Les combinaisons sont multiples, c'est bien pensé (Gauthier de Baere du restaurant Peï & Meï a conçu la carte), pas cher (comptez 16 euros le midi pour le stoemp du jour + dessert) et bien placé (au coeur du quartier gay de Bruxelles, rue marché au Charbon, quasiement en face de Notre-Dame du Bon Secours).


J'y ai été invité, et j'ai choisi la saucisse de porc (impecable) avec le stoemp chicon-tartufata (on sentait bien la truffe, moins le chicon, mais c'était bon) et une sauce Blackwell (sauce classique belge à base de pickles 'picaililli'). J'aurai préféré un stoemp un peu plus 'sec' mais pour le reste, rien à redire, c'était très sympa. Et gardez de la place pour le dessert, leur glace au speculoos est délicieuse.




C'est de la sauce Blackwell dégustée ce jour-là dont je me suis inspirée pour la recette du jour, en remplaçant le pickles picaililli par mon pickles de carottes (rapellez-vous, le meilleur pickles de carottes du monde! ;-)) et c'était top!


Chou vivace de Daubenton de  mon jardin


Ingrédients (pour 4 personnes):

pour le stoemp:
15 pommes de terre farineuse
20 feuilles de chou vivace de Daubenton
4 cuill à soupe de beurre
1 cuill à café de poivre blanc moulu

4 saucisses de campagne ou 8 saucisses cumberland

pour la sauce:

6 cuill à soupe de pickles de carottes indien (ou autre pickles à votre disposition)
2 cuill à soupe de crème épaisse
1 cuill à soupe de vinaigre de cidre



Préparation:

Pelez et lavez les pommes de terre, coupez les en 4, et plongez les dans un grand volume d'eau bouillante salée et laissez cuire 15 à 20 minutes, jusqu'à ce qu'un couteau s'y enfonce très facilement.
Roulez les feuilles de chou en en un grand boudin et coupez en travers du rouleau, en fines lanières.

Après 10 minutes de cuisson des pommes de terre, ajoutez la moitié de la chiffonade de chou. Pendant ce temps, faites griller les saucisses dans une poêle bien chaude ou sous le grill. Quand les pommes de terre sont cuites, égouttez les bien, ajoutez le beurre, le reste de chiffonade de chou (le chou vivace de Daubenton se commence très bien cru), le poivre blanc et écrasez grossièrement à l'écrase purée, en prenant soin de laisser quelques morceaux. Salez et poivrez si besoin selon votre goût.

Après cuisson des saucisses, réservez les au chaud. Déglacez les sucs de cuisson avec le pickles de carottes et le vinaigre sur feu moyen. Quand c'est bien chaud, ajoutez la crème épaisse, et mélangez bien. Servez en accompagnement du stoemp et des saucisses!

Bon appétit!



vendredi 15 mai 2015

Okara aux légumes (U No Hana)



Je vous avais déjà proposé l'an dernier une recette à base d'okara, ce résidu de préparation du lait de soja. Il s'agissait d'une recette de biscuits. Cette fois il s'agit d'une recette plus traditionnelle japonaise, qu'on retrouve souvent dans les izakayas, ces gargotes japonaises où la nourriture est surtout là pour accompagner les boissons.

C'est une recette simple et équilibrée: de l'okara, des légumes et c'est presque tout: il serait dommage de passer à côté si vous préparez du lait de soja maison. Le nom japonais 'U No Hana' signifie 'queue cottoneuse' car le résultat est très aérien et évoque pour les japonais une queue de lapin ;-)



Ingrédients:

Okara fraîchement préparé (obtenu après préparation de 750ml de lait de soja, voir recette ici)
2 carottes, rapées
4-5 oignons jeunes, coupés en diagonale
une dizaine de petits champignons, grossièrement hachés
3 cuill à soupe de petits pois frais congelés
1 cuill à soupe de saké
250ml de bouillon de légume
1 cuill à soupe de mirin
1,5 cuill à soupe de sauce soja légère




Préparation:

Faites revenir l'okara à sec dans une poêle à fond épais pendant 5 minutes environ sur feu moyen (l'okara va colorer et peut-être accrocher un peu, c'est normal). Ajoutez oignons jeunes et carottes et continuez à faire revenir 2-3 minutes avant d'ajouter les champignons puis le saké et le bouillon. Mélangez bien, couvrez et laissez mijoter 5 minutes.

Ajoutez le mirin, les petits pois frais (ou encore congelés) et faites revenir encore 5 minutes sur feu moyen-fort à découvert, en prenant soin de décoller les morceaux qui brunissent et accrochent au fond de la poêle (c'est le meilleur!). Ajoutez la sauce soja, mélangez, rectifiez l'assaisonnement à votre goût et laissez refroidir.

Servez tiède ou froid avec une bonne bière fraîche ou verre de saké ;-)

Bon appétit!


mardi 12 mai 2015

Yuba: peau de lait de soja




Quand j'étais gamin, on buvait le lait de la ferme de mes grands-parents. Ma mère faisait bouillir la lait cru et récupérait l'épaisse peau crémeuse, qu'elle utilisait pour faire des biscuits à la peau de lait que j'aimais beaucoup.
Au Japon, c'est la peau récupérée sur le lait de soja qui est une gourmandise: on l'appelle Yuba et elle se vend séchée pour certaines préparations, mais ce n'est en rien comparable à la peau de lait de soja fraîche, qu'on mange simplement trempée dans un peu de sauce soja.
J'ai testé la préparation du Yuba à partir de lait de soja maison et c'est tout simple et délicieux pourvu qu'on apprécie ce genre de texture.




Ingrédients :

Grains de soja secs (l'équivalent en volume de 120ml)




Préparation:

La veille, rincez les grains de soja à l'eau puis mettez les à tremper dans 500ml d'eau.

Après une nuit de trempage, les grains de soja auront perdu leur apparence quasi-ronde et blanchâtre pour une forme de haricot et une couleur jaune plus marquée:




 Mixez les haricots en plusieurs fois avec leur eau de trempage. Je le fait avec mon mixeur-plongeur sans problème, jusqu'à obtenir une consistance assez fine.


 Versez la purée ainsi obtenue dans une grande casserole, en ajoutant encore 350ml d'eau, avec laquelle vous aurez rincé mixer et récipients.
Portez à ébullition en remuant régulièrement pour ne pas que ça prenne au fond. Assez rapidement de la mousse va se former. Quand le lait monte, retirez du feu et fouettez pour faire tomber la mousse. Remettez sur feu très doux pour dix minutes en continuant à remuer de temps à autre.


 Tapissez un égouttoir, posé sur un récipient collecteur, avec une étamine. Versez y la purée de soja encore chaude, nouez l'étamine et pressez bien pour extraire le maximum de lait de soja dans le récipient posé en dessous.

L'étamine contient maintenant du marc de soja, appelé 'okara' au Japon, qui est traditionnellement utilisé pour préparer un plat sauté avec des légumes (je vous donnerai la recette bien vite, mais vous pouvez aussi en faire des biscuits (recette ici)).

yuba: peau de lait de soja

Remettez le lait de soja dans une poêle à fond épais large et pas trop haute,sur feu doux. Laissez chauffer tranquillement, jusqu'à ce que la surface épaississe. Refroidissez la surface en agitant un éventail ou un bout de carton dessus. Quand vous voyez des rides se former à la surface, récupérez une première couche à l'aide d'une baguette en bois: posez sur une assiette, et recommencez l'opération jusqu'à épuiser le lait de soja (comptez quelques minutes entre chaque couche de Yuba).

Dégustez directement, trempé dans un peu de sauce soja.

Bon appétit!