vendredi 6 mai 2022

Chou-fleur grillé aux épices coréennes

 

 

 

chou fleur grille epices coree

Dans ma collection de livres de cuisine, il doit y avoir 90% d'auteures (ou autrices, selon ce que vous préférez). Très peu d'hommes. Pourquoi? Sans doute parceque la majorité des hommes qui écrivent des livres de cuisine sont des chefs (qui généralement les font écrire par d'autres) et que la cuisine de chef m'intéresse peu, mais aussi parce qu'en tant qu'homme gay, je me reconnais plus dans le glamour généreux d'une Nigella Lawson ou dans la rigueur historique d'une Regula Ysewijn que dans le macho power d'un mec hétéro.

Quand j'ai commencé ce blog, il y a 13 ans déjà, les auteurs ouvertement gay n'existaient pas, ou presque. Depuis, quelques uns ont fait leur coming-out ou sont devenus des célébrités (Nigel Slater, Raghavan Iyer, et bien sûr le célébrissime Yotam Ottolenghi, qui ne figure pas dans ma bibliothèque, contrairement aux deux précédents). Tout ça pour dire qu'en tant qu'homo qui a grandi sans modèle dans ce milieu, c'est assez enthousiasmant de voir de jeunes auteurs gay qui revendiquent leur identité, ce qui nous amène à Eric Kim, chroniqueur au New York Times, et à son livre 'Korean American', une ode à la cuisine coréenne-américaine et à sa maman, avec qui il a conçu ce bouquin en plein confinement, dont les textes m'ont à tour de rôle ému et fait sourire.

Issue de ce chouette livre, une recette toute simple (easy-peasy comme on dirait outre-Atlantique): du chou fleur, grillé avec un peu d'huile (je l'ai fait sous mon antique broiler au gaz) jusqu'à être légèrement brûlé, saupoudré d'une poudre magique d'inspiration coréenne. Le genre de recette qui ne demande qu'à être testée sans tarder, à servir en accompagnement, ou en apéro à manger avec les doigts!


chou fleur cuit au grill

Ingrédients:


1 chou-fleur
2 cuill à soupe d'huile
1 cuill à café de sel
1 cuill à café de gochugaru (piment coréen en paillettes, du piment d'espelette peut convenir)
0.5 cuill de pimenton (paprika fumé)
1/4 cuill à café de sucre ou de cassonade
0.5 cuill à café de poudre d'ail (poudre d'ail rôti pour moi)


chou-fleur grillé aux épices

Préparation:


Divisez le chou-fleur en bouquets pas trop gros, avec quelques feuilles si possible. Mélangez avec l'huile, et placez sous le grill pour 10-15 minutes, en retournant régulièrement, jusqu'à ce que les morceaux commencent à bien noircir aux extrémités.

Transférez au four (160°C) et faites cuire jusqu'à ce que le chou fleur soit tendre à votre goût (pour l'apéro, j'aime qu'il garde du croquant).
Mélangez tous les ingrédients restants dans un petit bol.
Placez les morceaux de chou-fleur sur un plat de service et saupoudrez généreusement avec le mélange d'épices.
Servez chaud, tiède ou froid.


Bon appétit!

chou-fleur et epices


mardi 3 mai 2022

Gâteau de riz gluant birman au sucre de palme (shwe htamin)

bouchees birmane riz gluant shwe htamin


Ces petites bouchées à base de riz gluant que je vous propose aujourd'hui sont une spécialité birmane facile à préparer, le genre de petit snack légèrement sucré dont on trouve des variations en Asie partout où le riz gluant est cultivé.
Comme j'adore le goût unique du riz gluant, c'est le genre de recette auquel je ne résiste jamais. Ce 'hswe htamin' à l'avantage d'être peu sucré et pas trop gras non plus, ce qui en fait un accompagnement parfait pour une dégustation de thé oolong par exemple.
Pour cette recette, il vous faudra donc du riz gluant (à trouver en épicerie asiatique 'glutinous' ou sweet rice) et du sucre de palme. En Birmanie, il s'agit de sucre du palmier de Palmyre ('Toddy palm sugar'), assez sombre, mais vous pouvez utiliser le sucre de votre choix (même du sucre blanc) avec un résultat différent selon le profil aromatique du sucre utilisé. J'ai utilisé du jaggery noir de Goa (ramené de là-bas), dont le goût réglissé de mélasse fait merveille avec la crème de coco et le riz gluant.


bouchees de riz gluant pour le thé birmanie

Ingrédients:


400g de riz gluant, rincé plusieurs fois et trempé pendant au moins 8h
100ml d''eau
125g de sucre de palme (ou autre sucre de votre choix)
2 cuill à soupe d'huile d'arachide (ou autre huile végétale)
60ml (deux belles cuill à soupe) de crème de coco (la partie solide au dessus de la boîte de lait de coco)
1 bonne pincée de sel


shwe htamin riz gluant

Préparation:


Egouttez le riz gluant trempé. Placez dans une étamine assez grande et étalez le sur tout la surface de votre cuit-vapeur (j'ai un grand cuit-vapeur thaï, ça aide). Faites cuire à la vapeur pendant 40 minutes environ, en retournant le riz à la cuillère à mi-cuisson.
Laissez refroidir dans l'étamine.
Faites chauffer l'eau avec le sucre pour le dissoudre. Ajoutez l'huile, la crème de coco et le sel, puis le riz. Mélangez sur feu moyen jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de liquide et que le riz commence à caraméliser.
Versez dans un moule en pyrex huilé, tassez bien le riz avec le dos d'une cuillère et laissez refroidir.
Coupez en losanges pas trop grands, servez froid parsemé de coco fraîche râpée, ou comme moi de coco sèche, accompagné d'une tasse de thé.

Bon appétit!


recette sucrée de birmanie au riz gluant

vendredi 29 avril 2022

Bouilli ou pot au feu comme aux Philippines (nilagang baka)

 

nilagang baka recette des Philippines



'Nilagang baka' comme on appelle ce plat aux Philippines, signifie simplement 'boeuf bouilli', et c'est l'équivalent local du 'bouilli' belge, ou du pot au feu français. Un morceau de boeuf un peu coriace qui mérite de mijoter longtemps (plat de côte, qu'on appelle simplement 'bouilli' en Belgique), des légumes qu'on ajoute en cours de cuisson, et un peu d'assaisonnement en touche finale.
Dans le pot au feu de ma maman, il y a du chou, des navets, des pommes de terre, des carottes et on sert une vinaigrette au persil pour relever le tout, dans le 'nilagang baka' d'une maman philippine, il y a du chou, des bananes saba et du pakchoi (bokchoy, chou chinois) et on accompagne le plat avec du riz (héhé, on est en Asie, hein), de la sauce soja et du calamansi (petit agrume local).

Bref, deux coins du monde fort éloignés mais qui partagent des traditions parfois proches. Pour saler la version Philippine, on utilise généralement de la sauce poisson (Nuoc Mam vietnamien, Patis aux Philippines), qui apporte un supplément de goût tout à fait délicieux.
Comme les bananes à cuire 'Saba' des Philippines ne sont pas facile à trouver dans mon quartier, j'ai opté pour une banane plantain à la place: je l'ai choisie jaune (et donc déjà sucrée) mais selon votre goût, vous pouvez en prendre une verte (qui ressemblera alors plus à de la pomme de terre).



pot au feu version philippines bouilli de boeuf

Ingrédients (pour 4-6 personnes):


1 kg de 'bouilli' avec os - plat-de-côtes, coupé en 4 morceaux
1 étoile de badiane (anis étoilé)
1 oignon
3 cuill à soupe de sauce poisson (nuoc mam, patis)
2-3 pommes de terre
1 banane plantain (ou quelques bananes saba)
1 petit chou pointu
1 pakchoi (ou plusieurs si ils sont petits)


nilagang baka pot au feu

Préparation:


Placez le bouilli dans une grande cocotte avec l'oignon entier pelé et l'étoile de badiane. Couvrez largement d'eau, amenez à ébullition sur feu vif en écumant la mousse grise au fur et à mesure qu'elle aparait à la surface. Couvrez et laissez mijoter au moins 2h sur feu doux (ou faites comme moi, 45 minutes en cocotte-minutes pour gagner du temps): la viande doit se détacher des os.

Retirez et jetez les os, la badiane et l'oignon. Ajoutez la sauce poisson dans la cocotte, le chou pointu coupé en 8, les pommes de terre pelées en morceaux. Remettez à mijoter. Après  15 minutes, ajoutez la banane plantain coupée en morceau (si vous avez choisi une plantain verte, ajoutez la en même temps que les pommes de terre).
Quand les pommes de terre et le morceaux de plantain sont tendres, ajoutez le pakchoi coupé en morceaux. Laissez mijoter 2 minutes, coupez le feu et laissez reposer 5 minutes, avant de servir sur du riz blanc, accompagné de sauce soja ou sauce poisson pour saler et de jus de calamansi, de citron vert ou de vinaigre blanc (épicé ou non).

Bon appétit!


bouilli de boeuf asiatique Philippines

mardi 26 avril 2022

Amaro maison à la rhubarbe de Chine, à la cardamome noire et au cacao

amaro maison a la rhubarbe


 Quand je vais dans un bar à cocktail, je prend souvent un Négroni (parts égales de Gin, Vermouth et Amaro) pour juger de la qualité du bar: c'est un cocktail super simple, mais qui se prête à bien des variations, notamment selon la qualité des trois ingrédients de base utilisées.

L'amaro utilisé est souvent du Campari (et sa couleur rouge issue de cochenilles) mais je préfère souvent avec d'autres amers italiens, notamment du type 'amaro sfumato rabarbaro' dont l'ingrédient typique est la racine de rhubarbe de Chine (Rheum Palmatum) qui donne un goût fumé très particulier.
Comme on a la chance à Bruxelles d'avoir une herboristerie traditionnelle où trouver de la racine de rhubabe de Chine et d'autres ingrédients typiquement utilisés dans la préparation des amers, je me suis dit que j'allais me lancer. Voici donc ma recette, inspirée principalement de méthodes glanées sur des forums internet, mais aussi pas mal improvisée.

Comme mon amaro sfumato était un peu trop trouble après filtrage, j'ai décidé de le clarifier au blanc d'oeuf. Pas obligatoire, mais plus joli. L'avantage de faire son amer maison, c'est qu'on peut décider ce qu'on y met, bien sûr, mais aussi de la quantité d'alcool et de sucre ajouté. A vous de voir ce qui vous plaît!

Comme je suis en Belgique, j'ai utilisé de l'alcool surfin (96°), si vous êtes en France, vous pouvez tenter avec un alcool neutre à 40° (vodka ou alcool à fruit) et zapper (ou minimiser) l'étape de l'infusion à l'eau (ainsi que l'ajout d'eau à la fin) pour ne pas trop diluer l'amaro.


comment faire amer maison pour cocktail

Ingrédients (pour 1 litre environ):


500ml d'alcool surfin (alcool à 96°, en supermarché en Belgique, plus compliqué en France)
3 cuill à soupe de racine de rhubarbe de Chine séchée (Rheum Palmatum) en morceaux
1 cuill à soupe d'écorce de quinquina en morceaux
1 cuill à soupe de piment de la Jamaïque (quatre-épices, une baie qui n'a rien à voir avec le piment)
2 cuill à soupe de grué de cacao
6 cardamomes noires

80-100g de sucre
400g d'eau

1 blanc d'oeuf


amaro maison pour negroni

Préparation:


Mélangez l'alcool surfin avec les ingrédients secs dans un bocal hermétique. Laissez infuser 1 dizaine de jour, en agitant le bocal au moins une fois par jour.
Filtrez et transférez l'alcool dans un autre récipient. Dans une casserole, mélangez l'eau avec les épices égoutées. Amenez à ébullition, laissez mijoter à couvert quelques minutes, puis laissez refroidir. Filtrez et ajoutez le liquide obtenu (assez trouble) à l'alcool infusé.

Si vous désirez clarifier votre amaro comme moi, battez un blanc d'oeuf à la fourchette, ajoutez à la liqueur, secouez vivement quelques instant pour bien mélanger, laissez reposer quelques heures puis filtrez le tout sur un filtre à café par exemple.
Ajoutez le sucre selon votre goût et eventuellement encore de l'eau pour obtenir un taux d'alcool qui vous convient (vous devrez probablement ajouter encore 200ml d'eau pour un amaro à 40% d'alcool).

Dégustez pur sur glace ou en cocktail (Negroniii!).

Santé!


amaro sfumato préparation