"La deuxième vie du poulet": tel pourrait être le sous-titre de cette recette. Comme vous le savez, nous ne sommes que deux à la maison, mais ça ne m'a jamais empêché de préparer un poulet rôti le dimanche. Au contraire, je trouve ça intensément satisfaisant de savoir qu'avec ce beau poulet rôti qui dore au four, je vais avoir de quoi préparer plusieurs repas pendant la semaine: minimum d'effort, maximum de plaisir!
Généralement, quand je fais un poulet rôti, nous mangeons chacun un blanc, généreusement arrosé de sauce et accompagné de légumes. Quand le repas est fini, vient le moment de préparer la deuxième vie du poulet: je dépiaute conscienseusement la carcasse, pour me retrouver avec d'un côté les os et la peau, et de l'autre la viande. La viande déchiqueté par dans un récipient pour le stockage, tandis que les os et une partie de la peau vont dans ma cocotte-minute pour faire un bouillon express bien savoureux.
Le sujebi coréen est une soupe dans laquelle on fait cuire de petits morceaux de pâte de blé déchiquetées à la main. On peut la faire avec du poisson, des légumes, ou comme moi ici avec le bouillon et les restes du poulet rôti. C'est simple et efficace!
Ingrédients:
Les restes d'un poulet rôti
De quoi parfumer le bouillon (un oignon, une gousse d'ail, une carottes et quelques épices par exemple)
3 cuill à soupe de fécule de pomme de terre
150g de farine
1 oeuf
60ml d'eau environ
herbes et huile au piment pour garnir
Préparation:
Séparez la viande de la carcasse de poulet, réservez la dans un récipient hermétique (et placez la au frigo si vous voulez cuisiner la soupe le lendemain).
Placez les os et la peau (entièrement -c'est plus gras- ou en partie) dans une cocotte minute avec de quoi parfumer le bouillon. Généralement il y aura chez moi une carotte, deux gousses d'ail, un oignon brûlé sur la flamme mais non pelé, quelques tranches de gingembre, quelques grains de poivre, du gros sel (pas trop!, c'est plus facile de ressaler ensuite que d'enlever du sel) et une cardamome noire. Parfois aussi une étoile de badiane et du céleri ou de la livèche si j'en ai au jardin. Couvrez très généreusement d'eau, amenez à ébullition, placez sous pression et faites cuire 20 minutes environ sous pression (si vous n'avez pas de cuiseur-pression, comptez 1h30 au moins à petit bouillon). Laissez tiédir le bouillon avant de filtrer.
Pour préparer le sujebi, mélangez la fécule, la farine et l'oeuf avec une pincée de sel. Ajoutez l'eau petit à petit jusqu'à obtenir une texture malléable. Pétrissez à la main quelques minutes pour obtenir une belle pâte élastique (le but est de développer le gluten pour obtenir une texture intéressante en bouche). Laissez reposer 30 minutes au moins.
Faites réchauffer le bouillon filtré avec tout ou une partie de la viande du poulet rôti effiloché (j'y ajoute à ce moment un peu de sauce poisson coréenne). Quand le bouillon frémit, modelez les sujebi: pincez la pâte en tirant (elle est assez élastique) et déchirez dès que vous avez un petit morceaux de 2-3cm, assez fin pour presque voir à travers. Quand vous en avez préparé assez (je ne fait pas toujours tout, surtout pour deux, la pâte peut se garder au frigo un jour ou deux), plongez les sujebi dans le bouillon, et faites cuire jusqu'à ce qu'ils remontent à la surface.
Servez garni d'un peu d'huile piquante et de coriandre ou de feuilles de céleri par exemple (rau ram : coriandre vietnamienne pour moi).